Epuisement

5 facteurs de sur-engagement favorisant l'épuisement

02 Mars 2022 – Publié par Zenith

Découvrez notre formation pour vous aider à prévenir l’épuisement et à rebondir pour retrouver en énergie et en motivation. Au sein du parcours, nous vous proposons notamment un travail sur ces facteurs de sur-engagement qui vous aidera à les assouplir.

L’épuisement résulte en général d’une combinaison de 2 éléments : des facteurs pré-disposants individuels, poussant à un sur-engagement, et le contexte ou l’environnement dans lequel on se trouve.

Ainsi, il est tout à fait possible de se trouver dans une situation ou un environnement difficile, anxiogène, stressant, et de réussir à garder son cap et à se préserver, tout comme il est possible de se trouver dans un environnement qui peut paraître sain, et de s’oublier. La combinaison de ces 2 éléments fait que nous réagissons chacun différemment à un même contexte, et qu’il n’est donc pas utile d’essayer de se comparer aux autres lorsque nous parlons d’épuisement.

Commençons par parler du contexte ou de l’environnement. Différents cas de figure peuvent favoriser l’épuisement, par exemple :

  • Cas de figure professionnels : pression du management, surcharge de travail, responsabilités importantes, faible contrôle sur son travail, faibles récompenses, manque d’équité, conflits de valeur, demandes contradictoires, manque de clarté dans les objectifs, manque de moyens, etc.
  • Cas de figure personnels : projets de vie comme un mariage ou l’achat d’un appartement, arrivée d’un enfant, infertilité, maladie, position d’aidant, deuil, éducation des enfants, reconversion, etc.

Même si on distingue parfois différentes catégories d’épuisement, par exemple l’épuisement professionnel, l’épuisement parental, ou l’épuisement émotionnel (en situation de dépendance émotionnelle ou en position d’aidant par exemple), l’influence de l’environnement est bien souvent une conjonction de différents cas de figure.

Puis-je faire quelque chose lorsque je me trouve dans une situation ou un environnement propice à l’épuisement ? Et bien malheureusement pas toujours. Si c’est mon environnement professionnel qui me pousse à l’épuisement, je peux bien sûr envisager d’en changer. Mais certaines situations personnelles sont ce qu’elles sont, et il n’est pas possible de les changer ou de les faire disparaître.

C’est pour cela que nous vous proposons plutôt aujourd’hui de travailler sur les facteurs pré-disposants personnels, sur lesquels nous pouvons agir.

Nous pouvons voir l’engagement comme une échelle, un continuum allant du désengagement, de la perte de motivation, jusqu’au sur-engagement, l’assujettissement et l’abnégation. Au milieu se trouve un niveau d’engagement normal, qui nous permet de respecter nos responsabilités, tout en ne se mettant pas en danger.

Notre niveau d’engagement individuel est un curseur placé sur cette échelle. Lorsque ce curseur se trouve dans la partie sur-engagement, nous pouvons travailler pour assouplir les facteurs et les croyances qui nous poussent jusqu’à ce niveau, pour ramener notre curseur dans une zone qui nous permettra de davantage nous respecter.

Nous détaillons ci-après 5 facteurs de sur-engagement, en investiguant leurs origines, et en proposant des exercices et des lectures pour les assouplir.

Facteur 1 : Le manque d'estime de soi

Quand on manque d’estime de soi, on ne s’accorde que peu de valeur personnelle. Ainsi la seule valeur que l’on peut se donner provient d’éléments extérieurs à soi, et est évaluée par un système extérieur. Par exemple, on peut se donner corps et âme dans son travail, pour y trouver de la valeur, en recherchant sans cesse l’approbation de sa structure professionnelle ou de ses pairs. Autre exemple, lorsque nous ne nous accordons pas de valeur, c’est notre identité que nous effaçons ou refusons. Nombreux sont ceux alors, qui à la recherche d’une identité, la confonderont avec un rôle, comme celui de conjoint, parent, aidant, chef d’entreprise, etc. Puisque lorsque nous manquons d’estime de soi, nous allons chercher notre valeur ailleurs, il est courant de s’imposer des exigences très élevées dans ce domaine extérieur, pour augmenter la valeur ainsi créée.

L’origine de ce manque d’estime de soi réside dans une enfance qui a été dépourvue de renforcement positif, ou d’un travail d’intériorisation de ce renforcement positif. Par exemple, un enfant qui n’est pas mis en valeur par ses parents aura probablement à l’âge adulte une faible estime de soi. Le résultat sera également le même s’il est valorisé mais qu’il n’a pas appris à intérioriser cette valeur, et donc à s’estimer lui-même et à être fier de lui.

Exercice à essayer

Tous les soirs, notez 3 choses que vous avez faites, ou sur lesquelles vous avez eu un impact, et pour lesquelles vous ressentez de la fierté. C’est en réalisant votre propre renforcement positif que vous pourrez développer votre estime de vous. Les choses que vous notez peuvent être très simples, par exemple un plat que vous avez préparé, une interaction dont vous êtes satisfait, ou encore un nombre de pas réalisé dans la journée. Bref, pas besoin d’avoir rendu le dossier de l’année ou d’avoir sauvé quelqu’un pour être fier.

Lecture conseillée

  • L’estime de soi, de Christophe André
  • Imparfaits, libres et heureux, de Christophe André

Facteur 2 : Le manque de ressources ou les limites poreuses

Le fait de mal connaître ses ressources, ou de ne pas poser de limites pour les préserver peut entraîner une situation d’épuisement. Pour l’éviter, il faut tout d’abord connaître ses ressources structurelles, c’est-à-dire la taille du panier de ressources que l’on a à disposition en règle générale, et conjoncturelles, c’est-à-dire le niveau de remplissage de ce panier à un instant T. En effet, la résistance au stress n’est pas la même pour tout le monde, mais même des personnes naturellement plus résistantes face au stress ont besoin de veiller à leur niveau de ressources.

L’origine de ce manque de ressources vient d’une mauvaise connaissance de ses besoins, et de la manière de se ressourcer.

Exercice à essayer

Martin Seligman, chef de fil de la psychologie positive, a identifié 3 facteurs ou pensées négatives qui empêchent d’être résilients, c’est-à-dire de rebondir face à l’adversité. La prochaine fois que vous vivez quelque chose d’éprouvant, remarquez si vous entendez ces trois phrases négatives dans votre tête, qu’il appelle les 3P.

  • Personnalisation : “Je m’attribue la totalité de la faute, ou la majeure partie.” Dans ce cas, je prends du recul pour mieux identifier et redistribuer les responsabilités.
  • Permanence : “Je me dis que si ça va mal aujourd’hui, ça ira toujours mal. Je ne vois pas le bout du tunnel.“ Dans ce cas, je me rappelle l’aspect transitoire des événements, pour mieux y faire face, et préserver mes ressources en faisant baisser l’anxiété.
  • Pervasiveness, qui traduit en français, veut dire généralisation ou omniprésence : “Si une partie de ma vie va mal, alors tout va mal”.  Dans ce cas, je redéfinis les limites entre les différentes sphères de ma vie, pour continuer à puiser de l’énergie dans ce qui va bien, et qui est préservé. Par exemple, si ça ne va pas au travail, il me reste ma famille, mes loisirs, ma sphère sociale pour me ressourcer.

Lecture conseillée

Option B : Surmonter l’adversité, être résilient, retrouver l’aptitude au bonheur, de Sheryl Sandberg et Adam Grant

Facteur 3 : Le manque de confiance envers les autres (et envers soi)

Lorsque l’on a du mal à déléguer, cela est souvent signe d’un manque de confiance envers ses pairs et collaborateurs. Les conséquences sont nombreuses, parmi lesquelles surcharge de travail pour soi, et perte de motivation pour les autres.
Mais ne pas faire confiance aux autres indique surtout un manque de confiance en soi. Il existe en effet une sorte d’effet miroir qui nous pousse à projeter sur les autres les pensées que l’on a envers soi. 

Pour qu’un enfant développe sa confiance en soi, il a besoin d’emprunter 3 chemins, d’après Charles Pépin :

  • le chemin relationnel, en pouvant donner une confiance aveugle à l’autre (ses parents).
  • le chemin technique, en apprenant à maîtriser des compétences (l’équilibre, la posture, etc.).
  • le chemin mystique, c’est-à-dire développer une certaine confiance envers la vie.

Ces 3 chemins à parcourir demeurent valables le reste de notre vie, et il nous faudra trouver des personnes à qui nous pouvons faire confiance les yeux fermés, acquérir des compétences, en rapport avec notre métier, et maintenir une forme d’optimisme en se reposant parfois sur une forme supérieure.

Exercice à essayer

Pour développer une certaine confiance dans la vie, vous pouvez réaliser un travail pour découvrir vos valeurs personnelles et vos aspirations. Cela vous permettra d’identifier une direction à suivre, avec laquelle vous vous sentirez aligné(e), et ce sentiment créera cette forme de confiance dans le futur. Pour découvrir vos valeurs et vos aspirations, plusieurs exercices existent. Vous pouvez vous questionner sur ce qui est important au plus profond de vous, ce que vous souhaitez incarner, l’image que vous souhaitez renvoyer à vos proches, les 5 autres vies que vous auriez pu avoir, ou encore ce que vous feriez jusqu’à la fin de vos jours si vous n’aviez pas de contraintes (financières par exemple). En mettant en commun les réponses à ces quelques questions, vous devriez trouver des éléments sous-jacents en commun qui vous donneront des indications sur vos valeurs et aspirations.

Lecture conseillée

La confiance en soi, de Charles Pépin

Facteur 4 : Le perfectionnisme

Le perfectionnisme dans tous les aspects de son travail, sans égard aux priorités, ou la difficulté à différer des activités ou des obligations est une forme d’obsession. Les employés présentant ce facteur seront vus comme ayant une conscience professionnelle élevée. Mais s’infliger la contrainte de ne faire aucune erreur, ou de réaliser toutes ses tâches avant la fin de la journée, et se flageller en cas d’échec, augmente le niveau de stress et de pression, et peut donc conduire à l’épuisement.

D’après Vincent Trybou, psychologue spécialiste du perfectionnisme, beaucoup se joue dans l’enfance. En effet, la majeure partie des personnes souffrant de perfectionnisme ont connu l’un des cas suivants : 

  • Avoir des parents avec des attentes très importantes et qui faisaient sentir à leur enfant qu’être parfait permettrait d’être aimé, et ainsi d’éviter le rejet.
  • Avoir des parents très inquiets qui ont beaucoup protégé et couvé, n’aidant pas leur enfant à se sentir indépendant et compétent.
  • Avoir des parents représentant une très belle réussite, qui sont donc des modèles mais qui semblent inatteignables pour l’enfant.
  • Être un enfant avec une différence (culturelle, handicap, etc.) vécu comme une “tare” et qui est dans une démarche compensatoire par rapport à cela. 
  • Avoir des parents malades, sur le plan psychique ou physique. L’enfant dans ce cas se dit qu’il doit vite ne plus être un poids, ne pas demander de l’aide. 

Exercice à essayer

 S’obliger de temps en temps à ne pas faire une tâche dans l’instant, ou à faire uniquement l’essentiel. Cela peut paraître trivial, mais c’est la meilleure méthode pour sortir de ce schéma. Ne sous-estimez pas la difficulté de cet exercice, car vous ferez tout pour le contourner si vous êtes vraiment perfectionniste. Commencez donc par une tâche qui n’est pas essentielle ou critique (faire le ménage, peaufiner un document, ranger un dossier). Ne l’ajoutez pas à votre to-do liste. Au pire, si vous l’oubliez, que va-t-il arriver ? Ou donnez-vous un temps pour la réaliser, et ne le dépassez pas. Ce n’est pas fini, ou ce n’est pas parfait ? Tant pis, laissez tel quel. Ne tentez pas non plus une révolution trop importante et qui vous mettrait à risque. A risque de votre patron ou de votre conjoint ? Et bien non, à risque d’abord de votre propre culpabilité qui se réveillera et tapera du point sur la table pour que les choses soient faites et parfaites.

Lecture conseillée

Trop perfectionniste ?, de Vincent Trybou

Facteur 5 : L'évitement

Enfin, parfois, faire de son travail ou d’un rôle le centre de sa vie, jusqu’à risquer l’épuisement, peut provenir d’une stratégie, consciente ou inconsciente, d’évitement ou de déni par rapport à d’autres sujets ou thèmes qui sont trop durs pour nous à aborder. Dans ce cas, l’élément qui va recevoir toute cette énergie, que ce soit un travail, un conjoint ou un enfant, va devenir une véritable addiction pour la personne dans le déni, qui agit ainsi pour court-circuiter sa pensée.

La cause de cet évitement ? Le synonyme d’addiction serait évitement. Nous évitons les choses quand nous pensons que cela nous protège, mais en réalité nous devons apprendre à faire face aux choses qui nous inquiètent tant. Si nous évitons, c’est souvent que nous n’avons pas appris en étant plus jeunes à gérer nos émotions difficiles dans les épreuves, car souvent nos propres figures d’attachement précoces ne maîtrisaient pas non plus cette question. En effet, il n’est pas rare de voir chez quelqu’un qui est addict au travail, au moins un de ses parents ayant une tendance forte à l’évitement des émotions négatives. Apprendre à supporter la vulnérabilité et donc s’occuper de toutes les sphères de sa vie, même celles qui par moment nous fragilisent, est essentiel. 

Exercice à essayer

 Se forcer chaque vendredi après-midi à planifier son agenda pour la semaine suivante, en équilibrant le temps que l’on consacrera à son travail, à sa famille ou ses relations, et à soi-même. Cet exercice peut s’avérer très difficile à tenir au départ. Dans ce cas, vous pouvez commencer par prendre le temps de répondre à la question : “Et si je travaillais moins / et si je passais moins de temps à m’occuper de telle chose, que ferais-je de mon temps ?”. Attention, vous ressentirez probablement des émotions et des sensations négatives durant cette réflexion, il faut donc s’y préparer. Investiguer ce sujet aura le mérite de vous aider à prendre conscience de ce que vous essayez d’éviter, qui est la première étape vers un rééquilibrage et un meilleur alignement de vie.

Lecture conseillée

Le pouvoir de la vulnérabilité, de Brené Brown

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